Claire Pommet (aka Pomme) est une auteure compositrice interprète de 23 ans qui habite entre Paris et Montréal. Son premier album « À peu près » sorti en octobre 2017, suite logique d’ « En cavale » (2016), reçut l’honneur des critiques. Une tournée-fleuve de plus de 300 concerts permit au public de rencontrer la musicienne, mais aussi l’artiste, dans sa vérité pure tout au long des trois dernières années. Le succès est allé grandissant, en atteste un Trianon (Paris) plus que complet le 16 janvier 2019. Son nouvel album, « Les failles », sort le 1er novembre 2019.

Je pense que j’avais juste vraiment besoin d’écrire et j’étais dans une période d’espèce d’introspection sur la rupture, mais pas juste sur la rupture, ça allait bien au-delà, c’était sur la vie, genre. La vie, l’humanité, avoir 21 ans, être un adulte. Plein de trucs super intenses quand t’es toute seule et que t’es forcément confrontée à ces choses-là…Il y avait des arbres, des grands arbres. Des séquoias.¹ C’était en France, en Bourgogne. Une séparation, un album(A Peu Près, 2017) dans lequel elle ne se reconnaît déjà plus. Ça faisait juste un mois qu’il était sorti, et déjà l’envie de tout réécrire, de tout écrire, de partir, d’avorter la souffrance,² non, de la creuser. Creuser la parole d’enfance qui finit par grandir,défonçant les tissus trop petits,³ dans une allée de séquoias qui respiraient au même rythme qu’elle. Un poumon par cent ans, par deux cents ans,⁴ les morts partout, et l’envie de vivre qui efface le reste, qui trône sur l’angoisse.⁵ Comme une main sur un papier, une main dans un arbre, un arbre papier devenu femme, devenu amoureuse,⁶ une respiration de cent ans qui léchait les plaies.⁷L’animal n’était pas mort, l’animal commençait à vivre, et ce sont des enfants sauvages qu’on a trouvés,⁸ au fond de la mer, au fond de l’arbre, du saule, du séquoia, de l’oiseau dans le ventre⁹ qui avait à dire, le plus que dire.Mes journées c’était principalement me lever quand même à… tôt, à 6h et demi 7h, marcher dans la neige, (il faisait super froid), et écrire, puis pleurer. Tu sais j’faisais que pleurer, c’était comme une espèce de purge.Parfois la neige brûlait, parfois la neige gelait, tombait, ou c’est le soleil qui hante.¹⁰ Le soleil d’où ? la neige d’où ?¹¹la neige de Bourgogne, de Lyon ? Paris, Montréal ? Il y avait une naissance. Un bébé dans le ventre. Un bébé qui ne voyait pas le jour, mais un amour infini.¹² Devenir femme ? Se foutre des autres ? Se regarder continuellement dans le miroir à se comparer, à ne plus se reconnaître.¹³ Quelle douleur ! Quelle délivrance quand on en sort. Est-ce que c’est ça être adulte ?C’est comme une thérapie où j’ouvre une porte, où je parle de toutes les choses qui ne marchent pas. Toutes les choses qui m’angoissent, toutes les choses qui me rendent triste, toutes les choses qui me questionnent.Et en même temps moi ça me fait du bien, parce que c’est le seul endroit où je peux parler de ça comme ça,tu vois, à part dans un cabinet de thérapeute. C’est encore plus intense, on dirait, de les écrire et que les gens les écoutent.Les failles, c’est la découverte ? Il y a eu des concerts, de la solitude. De petits poèmes pour revivre. La perte de mémoire.¹⁴ La vie qu’on tente d’écrire avant qu’elle ne s’efface. Faire ce qui fait peur. C’est facile à dire. Quand le corps lâche de partout, ça ne se dit plus. Et parfois on parle sans dire un mot.¹⁵ Dans une chapelle. Improviser sur un tas de morts. De glorieuses générations entassées sous le sol.¹⁶ Pour nous. Pour nous permettre d’exister à notre tour.¹⁷ Mais la vie, on ne se la fait pas donner, on la prend. On se lève tôt, on a le courage d’apporter quelque chose.Tu sais, ce sentiment de grandeur, un peu. La France, c’est étriqué, les espaces sont tout petits, les villes sont petites et les rues sont petites et tout est petit et d’un coup c’était… tout était immense.Cet album, elle l’a écrit à elle-même, en elle-même. Elle nous l’apporte, voilà. Ce n’est pas chiadé, ce n’est pas parfait. C’est doux comme la sève de l’arbre.¹⁸ C’est beau comme l’œil de l’oiseau qui passe.¹⁹ C’est Pomme qui nous apporte son amour infini.²⁰

¹ Les séquoias² Saphir³ Un peu l’idée principale de l’album, creuser et s’approprier ses failles, en passant entre autre par l’enfance, pour la traverser, devenir une femme.⁴ Les séquoias⁵ L’anxiété⁶ Pourquoi la mort te fait peur⁷ Les oiseaux⁸ Pourquoi la mort te fait peur⁹ Les oiseaux¹⁰ Soleil soleil¹¹ Les oiseaux¹² Grandiose¹³ Je ne sais pas danser¹⁴ La lumière¹⁵ Pourquoi la mort te fait peur / Chapelle¹⁶ La lumière / Chapelle¹⁷ Une minute¹⁸ Les séquoias¹⁹ Les oiseaux²⁰ Grandiose

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